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Fondation Hartung bergman

Hans HARTUNG

Hans Hartung est un artiste d’origine allemande naturalisé français en 1946. 

 

Comme l’attestent de récentes recherches, le peintre aura tenté toute sa vie durant, d’esquiver les étiquettes successives dont les critiques ont cru devoir l’affubler. Ses œuvres ne relèvent en réalité, ni simplement de l’abstraction dite lyrique ou gestuelle, ni purement du tachisme ou de l’art dit informel. Il est en revanche l’inventeur d’une écriture plastique ou d’une pictographie abstraite, qui récuse résolument toute subordination du dessin et de la peinture à la théorie, au géométrisme ou au spiritualisme des pionniers de l’abstraction (Kandinsky, Mondrian, Kupka). À partir de 1922, dans ses aquarelles totalement abstraites publiées par Will Grohmann, Hans Hartung bâtit un œuvre ou la spontanéité et l’aléa le disputent invariablement à la préméditation et à la nécessité du contrôle opératoire (de soi) ; comme Michel-Ange, il suspectait que « l'art vit de contraintes et meurt de liberté ». 

 

Hartung est donc surtout l’artiste qui aura, par excellence, rapporté les gestes ou les actes de peindre, de dessiner ou d’écrire, à cette dimension plastique rudimentaire qui précède (mais dont procède aussi) toute convention picturale, qu’elle soit d’ordre descriptif, iconographique, narratif ou sémantique. Pour parvenir ainsi à émanciper couleurs, taches, tracés et autres linéaments de tous les (pré)textes figuratifs ou formalistes dont maints peintres excipent d’ordinaire, il aura délibérément et sans discontinuer, réduit le pictural au scriptural et inversement : les gestes d’écrire, de peindre et de dessiner sont du même coup, assimilés aux verbes suivants : abraser, biffer, brosser, charbonner, cingler, colorier, crayonner, décalquer, éclabousser, encrer, estomper, frotter, gratter, griffonner, hachurer, inciser, ponctuer, projeter, pulvériser, raturer, rayer, tacher, vaporiser, etc. 

 

D’où la prolixité d’un œuvre qui se développe méthodiquement, par séries (alphanumérotées), protocoles successifs et périodes (se chevauchant plus ou moins). D’où également, à partir des années soixante, l’expérimentation à la fois systématique et hédoniste, de nouveaux outils et supports. Le recours à des substituts atypiques et hétéroclites du pinceau, du crayon ou de la toile, occasionnent alors des effets pictographiques inédits et aléatoires, et permettent de mettre en pratique les verbes cités plus haut. Les estampes notamment, où Hartung se livre à des expériences préalables à leur transposition picturale, portent de façon plus évidente la trace d’une multitude d’instruments de diverses dimensions (qu’il adapte parfois à son propre usage) : aérographes,  branches, blaireaux, balais, brosses à poils (métalliques), burins, gouges, grattoirs, graveur électrique, marteaux, rouleaux, peignes de métal, poinçons, râpes, râteaux, tampons, etc. 

 

C’est ainsi que l’art de Hans Hartung est donc toujours allé obstinément du verbe au geste. Irréversiblement.

 

Des œuvres de Hans Hartung ont récemment été exposées à : L’Art Informel à Paris : Hans Hartung, Lee Ungno, Zao Wou-Ki, Pierre Soulages, Daejeon (Corée), Lee Ungno Museum, (8 X 2014-1er II 2015) ;  Hans Hartung, Oficina Do Gesto, Sao Paulo, Centro Cultural Banco do Brasil  (7 XI 2014-12 I 2015) ; Sprayed, Londres, Gagosian Gallery, (11 VI-1er VIII 2015) ; Sensations de nature : De Courbet à Hartung, Ornans, musée Courbet,  (4 VII - X 2015), etc. 

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